Page:Eliot - Silas Marner.djvu/92

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riez ; voilà ce que nous ferons. Il y a des choses autres que la vermine pour lesquelles les gens payeraient volontiers, afin d’en être débarrassés.

— Allons ! allons ! » fit l’aubergiste, qui comprenait que payer les gens pour leur absence était un principe social dangereux, « une plaisanterie est une plaisanterie. Nous sommes tous bons amis ici, je pense. Nous devons donner pour recevoir. Vous avez raison tous les deux, et tous les deux vous avez tort ; voilà ce que je soutiens toujours. Je suis de l’avis de M. Macey ici présent qu’il y a deux opinions ; et si l’on me demandait la mienne, je dirais que lui et Winthrop ont tous deux raison. Tookey a raison et Winthrop aussi ; ils n’ont qu’à couper la poire en deux pour se mettre d’accord. »

Le maréchal fumait sa pipe d’un air assez farouche, avec un certain dédain pour cette discussion triviale. Lui-même n’avait pas d’oreille pour la musique, et il n’allait jamais à l’église parce qu’il appartenait au corps médical, et qu’il pouvait être requis pour les vaches délicates. Mais le boucher, qui était musicien dans l’âme, avait écouté la discussion en formant à la fois des vœux pour la défaite de Tookey et le maintien de la paix.

« Assurément, » dit-il, entrant dans les vues conciliantes de l’aubergiste, « nous aimons notre vieux chantre. Il chantait si bien autrefois, et il a un frère qui a la réputation d’être le meilleur ménétrier des environs. Ah ! c’est bien dommage que Salomon