Page:Eliot - Silas Marner.djvu/93

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ne demeure pas dans notre village, et qu’il ne puisse nous jouer un air quand nous le voudrions, n’est-ce pas, monsieur Macey ? Je lui fournirais du foie et du mou de veau pour rien, sur ma parole.

— Oui, oui, dit M, Macey, au comble de la joie. Dans notre famille nous sommes réputés pour être musiciens depuis une époque aussi reculée qu’on la puisse mentionner. Mais ces choses disparaissent, ainsi que je le dis à Salomon toutes les fois qu’il vient par ici, — il n’y a plus de voix comme autrefois, et personne ne se rappelle ce que nous nous rappelons, excepté les vieux corbeaux.

— Oui, vous vous souvenez du temps où le père de M. Lammeter est venu dans ce pays, n’est-ce pas, monsieur Macey ? dit l’aubergiste.

— Je le crois bien, reprit le vieux chantre, qui avait maintenant passé par la filière des flatteries nécessaires pour ramener à commencer son récit. C’était un beau vieillard, aussi beau et même plus beau que le monsieur Lammeter actuellement existant. Il venait d’une petite distance du côté du Nord, autant que j’aie jamais pu l’apprendre. Mais personne ne sait quelque chose de positif sur cette région : seulement, son pays ne devait pas être bien loin au Nord, et il n’était sans doute pas très différent de celui-ci, car M. Lammeter a amené avec lui une belle race de moutons, de sorte que, dans cette région-là, il y avait certainement des pâturages et tout ce qu’il est raisonnable de trouver. Nous avons entendu dire