pression est de lui) ; et plus tard, quand il aura sensiblement changé de point de vue, il sera cependant forcé d’avouer que ses « premiers bégayements » offraient au moins l’apparence d’un esprit antireligieux[1]. Il a extrait de l’abbé Raynal cette citation : « La raison, dit Confucius, est une émanation de la divinité ; la loi suprême n’est que l’accord de la nature et de la raison ; toute religion qui contredit ces deux guides de la vie humaine est un mensonge infâme. » Et il ajoute : « Telle est la religion dégénérée du Christ »[2]. Voilà son opinion claire et nette : Leconte de Lisle, au moment où nous prenons contact avec lui, est déjà antichrétien, et si dans ses dispositions de jeunesse on voulait chercher le germe de quelques-uns de ses poèmes de l’âge mûr, c’est bien plutôt à la Bête écarlate ou aux Siècles maudits qu’il faudrait songer, c’est-à-dire aux violentes invectives antichrétiennes, qu’aux vrais, aux beaux poèmes à sujet religieux. Mais qui en voudrait tirer une conclusion trop précipitée se tromperait : car nous avons affaire ici à une de ces opinions d’adolescent qui n’a encore vu des choses que ce qu’on lui a fait voir, de ces opinions que nous acceptons entièrement du dehors, sans que notre propre nature, encore
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