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CHAPITRE II
Leconte de Lisle spiritualiste chrétien
Esprit chrétien. — Incertitude des croyances chrétiennes. — Foi spiritualiste : Dieu et l’âme. — Éléments du sentiment religieux : amour « mystique » et besoin d’immortalité.
Il fallait, pour amener Leconte de Lisle à se rendre compte de lui-même, une impulsion extérieure ; elle vint bientôt. Au commencement de 1837, Leconte de Lisle s’embarque pour la Bretagne ; il y arrive en été, et tout aussitôt le milieu agit sur lui. Non pas certes ce milieu bourgeois, officiel, de la dernière étroitesse d’esprit, que forme la société de son oncle, composée de notabilités de Dinan, hommes « entièrement dépourvus de toute idée avancée »[1] : les relations, de ce côté, furent hostiles pour tout de bon. Mais il fait la connaissance de jeunes Bretons enthousiastes, épris d’idéal, pleins de ferveur spiritualiste et religieuse, et ceux-là trou-
