embarras, particulièrement dans les pays du Nord. La plus brève énumération de nos besoins dans ce rude climat nous épouvante par la quantité de choses malaisées à accomplir. Et si l’on considère la multitude des détails, on dira : Bien tenir une maison est impossible ; l’ordre est chose de trop de valeur pour séjourner avec les hommes et les femmes. Dans les familles où il y a à la fois du goût et des ressources, voyez à quel prix on maintient exactement tel ou tel point favori. Si, par exemple, on s’occupe beaucoup des enfants, s’ils sont bien vêtus, bien nourris, bien surveillés, maintenus en un bon entourage, envoyés à l’école, et suivis à la maison par les parents — alors, l’hospitalité souffre ; on s’occupe moins attentivement des amis, et la table quotidienne est moins bien pourvue. Si les repas sont prêts à l’heure, les chambres sont sales. Si les tentures et le linge sont propres et élégants, si l’on est bien meublé, la cour, le jardin, les barrières sont négligées. Si tout est bien entretenu, alors il faut que le maître et la maîtresse de maison s’occupent des détails aux dépens de leurs talents propres et de leur développement — c’est-à-dire que les personnes sont traitées comme des choses.
Les difficultés à surmonter doivent être admises sans restrictions. Elles sont grandes et nombreuses, et l’on n’en vient pas à bout en critiquant ou en corrigeant les détails un à un, mais seulement en organisant le foyer en vue d’un but supérieur à ceux pour lesquels nous construisons et installons d’ordinaire nos maisons. Est-il une calamité plus grave, et qui fasse plus appel aux volontés bonnes pour être supprimée, que la suivante ? — aller de pièce en pièce et