que ceux de la religion et du patriotisme prédominent, et les arts, enfants de l’enthousiasme, ne sauraient prospérer. Nous voyons le véritable produit de nos passions dominantes : les institutions populaires, l’École, les salles de lecture, le télégraphe, la poste, la Bourse, les Compagnies d’assurance, et l’immense moisson des inventions économiques sont le fruit de l’égalité et de la liberté sans bornes des professions lucratives. Ce sont là des besoins superficiels, et leurs fruits sont des institutions superficielles. Mais dans la mesure où ces institutions hâtent les fins de la liberté politique et de l’éducation nationale, elles préparent le sol humain à porter en un autre âge de plus belles fleurs et de plus beaux fruits. Car la beauté, la vérité et la bonté ne sont pas tombées en désuétude ; elles jaillissent éternellement du cœur de l’homme ; elles sont aussi aborigènes dans les Massachusetts qu’en Toscane ou dans les Îles de la Grèce. Et cet éternel Esprit, dont elles sont le triple aspect, façonne à jamais d’après elles, pour son mortel enfant, des images qui lui rappellent l’Infini et le Beau.