XIII
Aux douces heures d’amour, quand elle palpitait ardemment sur mon cœur, je lui disais souvent :
— Marcelle, je t’adore… je te voudrais heureuse, heureuse infiniment !… Mais chaque fois que tu viens à moi, tes beaux yeux bleus sont pleins d’une infinie détresse !…
— Qu’importe ! me répondait-elle, en fermant mes paupières sous ses baisers. Toute ma désolation ne s’évapore-t-elle pas, dès que je suis à toi ?… Alors ? Sois donc content si mes seules heures bonnes, je les vis près de toi !…
J’aurais voulu, à ces moments, qu’elle eût confiance en moi, et me révélât les causes de cette tristesse obscure. Mais elle murait son âme, et quand mes yeux fouillaient les siens, Marcelle courbait la tête et fuyait mon regard.
Pendant quelque temps, je m’imaginai qu’elle était tourmentée par des besoins d’argent. Malgré le luxe de son appartement, où elle m’avait autorisé, deux ou trois fois, à lui faire visite ; malgré son élégance coûteuse et ses bijoux,