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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/120

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VIERGES EN FLEUR

gagna aisément un bloc rose, aux surfaces polies. Mais là, elle cria :

— Je ne puis plus monter.

On lui dit :

— Élancez-vous.

— J’ai peur.

— Courage.

— Non, non, je n’ose pas, je ne puis pas.

Philbert l’avait suivie.

Il se tenait près d’elle, plus bas, dans les rochers.

La robe de Luce s’était retroussée. Ses jambes apparaissaient ; elles étaient gantées en des bas écossais, qui rendaient plus troublantes les formes gracieuses que Philbert avait déjà admirées, dans la cabine, puis au sortir du bain ; nues, elles n’avaient pas cette suggestion obscure, cette hantise étrange. La chair transparaissait sous les mailles obscures, s’éclairait de subits rayons clairs. Au-dessus des bas sombres, parmi le frémissement des dentelles du pantalon, c’était une éclosion de fleurs roses, d’étoiles scintillant dans un nuage de broderies. Philbert, les yeux perdus vers cette vision soudaine, entendit une voix douce qui l’implorait :

— Monsieur, je vous en prie, aidez-moi à descendre.

Luce, apeurée, ne sachant où poser les pieds,