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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/123

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VIERGES EN FLEUR

ait pas des agents ou des gendarmes ici. Je vous ferais arrêter, scélérat, criminel !

Lui. — La prison. Pourquoi pas la guillotine aussi ?

Elle. — Assurément, la guillotine, pour couper votre horreur !

Lui. — Comprends pas ?

Elle. — Regardez, gâteux, votre brayette ouverte.

Lui. — Mon amie, tu pouvais me faire cette observation sans tant de cyclones et de mugissements. Le beau malheur, vraiment ! À mon âge, madame, ces distractions sont sans conséquence…

Elle. — Distractions ! distractions ! Vous êtes un misérable. J’excuserais une inadvertance. Mais je suis persuadée que votre indécence est voulue, préméditée.

Lui. — Ma chère, je vais te faire retenir un cabanon dans une maison de folles.

Elle. — C’est plutôt vous qu’il faut ligoter et entraver avec la camisole de force.

Lui. — Hé ! hé ! ma chère, tu vois ma paille.

Elle. — Il dit : Une paille, mon Dieu !

Lui. — Tu ne vois pas tes poutres ! Ton corsage est ouvert ; tes tétons se promènent.

Elle. — Soyez calme, monsieur, ils ne s’échapperont pas.