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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/122

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VIERGES EN FLEUR

Alors, dépité, irrité, il s’isola, descendit vers la grève, alla s’installer devant la mer.

Ces jambes aperçues et ces étoiles roses luisant dans la blancheur des dentelles, avaient énervé son désir de leur tentation. Il oubliait maintenant la mission de confiance que l’abbé Le Manach lui avait donnée et ne songeait plus qu’à faire pour soi-même la conquête de Luce.

Mais bientôt il repoussa cette hantise comme une mauvaise action, et se promit très sincèrement de renoncer à ses desseins.

Puis la chaleur torride du soleil l’accablant, il ferma les yeux, s’endormit sur le sable.

Une dispute très aigre, entre François et Hortense Houdet, l’éveilla en sursaut.

L’épouse courroucée, proférait des injures.

Lui. — Peste, ma douce amie, voyez, le ciel est pur ; voyez, la mer est calme. Pourquoi cette tempête imprévue et stupide ?

Elle. — Monsieur Houdet, vous n’êtes qu’un porc !

Lui. — Continuez !

Elle. — Je savais depuis longtemps que vous étiez un imbécile. Je n’aurais jamais cru que vous étiez un cochon.

Lui. — Crescendo. L’ouragan augmente.

Elle. — Vous êtes bien heureux qu’il n’y