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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/217

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VIERGES EN FLEUR

— Voilà donc la réponse que vous m’aviez promise, hier…

— Mais je n’ai rien promis.

— Rappelez-vous bien, Luce : demain, m’avez-vous dit, demain, je vous dirai qui des deux je préfère. Raphaël de Guiny, ou Philbert Tavernier ?

— J’ai peur… ne me demandez rien… J’ai peur…

— De moi ?

— De vous ! Oh ! que je voudrais être à l’hôtel…

— S’il vous plaît que je vous laisse seule, je puis vous exaucer !

— Non, restez, je vous prie…

La nuit venait.

Luce et Philbert suivaient maintenant l’étroit sentier qui longe la côte, au-dessus des falaises et des roches. La jeune fille glissa ; elle poussa un cri. Puis, effarée :

— Mon Dieu, j’ai cru que je tombais dans les précipices…

— Aussi c’est fou, c’est insensé de s’aventurer plus longtemps ici et de s’exposer à des chutes terribles. Il vaut mieux traverser les dunes ; là du moins, si la route est plus longue, nul danger ne menace.

— Oui, vous avez raison.