son corps s’infléchir sur le sable, et ses yeux aperçurent le scintil des étoiles.
La soirée était douce, embaumée de senteurs sauvages ; c’était un soir d’amour, un soir de volupté.
Luce sentait son corps se fondre et se diluer dans la tiédeur du sol ; et des fleurs semblait-il, éclosaient sur sa chair, des fleurs qui palpitaient ; des fleurs qui frissonnaient, se haussaient sur leurs tiges, se mêlaient aux étoiles.
Luce était maintenant portée au firmament, dans des voiles d’azur sombre, parmi les astres, les astres d’or, ces corolles dont le scintillement n’est qu’un spasme d’amour.
Et ses mains attiraient son amant, et ses lèvres maintenant s’entr’ouvraient, recueillaient des baisers. C’était la vie enfin, la vie délicieuse, la vie extasiée de l’âme et de la chair…
Un sanglot, dans la nuit, épouvanta leur joie.
Philbert se redressa.
Dans l’ombre il aperçut, plus noire que le noir, une forme effondrée, mouvante, sur le sable, tout près du nid d’amour où Luce était encore.
Un chien ! pensa l’amant. Du pied, il repoussa brutalement le corps. Un cri douloureux, une plainte jaillit et Philbert reconnut la voix de l’abbé Le Manach.