prison charnelle. Mais cet instant suffit à nous faire entrevoir la beauté merveilleuse, somptueuse, sublime et devrait nous donner la sainte nostalgie des paradis terrestres aperçus dans le spasme.
— Je ne désire rien de plus que ces lueurs d’extase.
— En êtes-vous bien sûr, hérétique ? N’avez-vous jamais souhaité de vagues allégresses, des joies insaisissables, des bonheurs infinis. Le rêve qui vous trouble ce soir, croyez-vous que ce soit le besoin d’une étreinte charnelle ? Non, monsieur, c’est la soif idéale et divine. Et ce n’est pas un spasme que vous pensez voler aux lèvres de l’aimée, c’est le ciel tout entier que vous voulez cueillir, dans le réel du rêve.
— Vous savez mon secret ?
— Je le lis en vos yeux.
— Alors, exaucez-moi, aidez-moi. Évoquez, dans une fantasmagorie ou un sortilège, la chère image aimée.
— Je n’ai pas ce pouvoir, monsieur, et le regrette, car je serais heureux d’être un faiseur de bonheur. Mais je sais que bientôt l’astre de votre vie paraîtra dans la nuit. Oui, l’étoile apparaît…
— Je veux, je veux la voir !
— Tournez-vous du côté de l’Orient…