Aller au contenu

Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
VIERGES EN FLEUR

pour aller à la mer, il rôdait. Il aperçut Mopsius, et courut près de lui.

— Hé ! monsieur le savant ou monsieur le sorcier, cria-t-il, que j’aie de vous l’éclaircissement qui me puisse rasséréner ! Je viens de passer une nuit de trouble et dont je sors avec des anxiétés accrues. De grâce, dites-moi si l’apparition d’hier, dans l’Orient de la nuit, fut un effet fantomatique de votre sortilège ou s’il est bien réel que ce fut une femme qui se montra radieusement sur les terrasses à la droite de l’hôtel ?

Mopsius eut un sourire :

— Rassurez-vous. Vos yeux ne furent point l’objet d’une hallucination. La figure aperçue n’est pas un spectre. Vous avez vu une jeune fille de qui le charme, non moindre que celui des idéalités aériennes, présente cet avantage d’être parfaitement matériel et vivant. Vous en serez tôt convaincu car vous n’allez pas tarder à la revoir. Chaque jour, en effet, elle quitte avec sa mère et sa sœur, dès neuf heures, la villa des Glaïeuls ; elles traversent la place et vont s’asseoir devant la mer, près des rochers de Rock-Crown. Quelques minutes encore de patience, et elle sera ici…

Afin de tromper l’attente, Philbert se laissa aller devant Mopsius à d’intimes épanchements :

— Une psychologie étrange, et neuve m’in-