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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/276

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VIERGES EN FLEUR

orgueil qu’elle n’était pas cette fin dégradante de son ami Oscar, cette fin dont il avait eu la terreur hideuse ; le gâtisme du viveur se vautrant en un sybaritisme de goinfre, l’aberration de sens exténués et prenant leur retraite dans la graisse flasque d’un mariage avec une vieille rouleuse.

Lui, du moins, s’élevait… Au lieu de la chute, un essor ! au lieu de la décrépitude, une rénovation !

Folie, soit ! cette adoration pour une figure du passé, folie lyrique — folie, l’amour pour Marie Stuart reversé sur une ressemblance vivante !… mais la folie ne vaut-elle pas mieux que l’abêtissement ?…

Et dans l’abîme de ce sentimentalisme il se précipitait avec des joies intenses.

Les environs de Roscoff avec leur apparence de décor pour drame romantique se prêtaient, s’adaptaient à ce délire. Quoi de plus aisé, parmi ces rocs abrupts, ces falaises âpres, que de reconstituer le cadre d’autrefois pour une idylle avec la reine qui avait vécu là ?…

Bien souvent, quand la jeune inconnue allait se promener sur l’une des trois grèves, Philbert se surprenait à un étonnement de ne pas être vêtu en page. L’anachronisme de son costume le désolait.