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XI

Des matelots racolaient, dans les rues, les baigneurs, pour les conduire à l’île de Batz. Avec sa mère et sa sœur, Marie se laissa tenter, suivit le pilotin qui l’avait accostée, monta dans une barque.

L’occasion que cherchait, depuis plusieurs jours, Philbert, de se rapprocher quelques instants de la bien-aimée était enfin venue.

Le jeune homme sauta dans la chaloupe. L’ancre fut démarrée, les voiles se gonflèrent.

— Nous avons vent debout, déclara le patron. Au lieu de dix minutes, il nous faudra au moins une demi-heure, pour faire la traversée.

L’amour de Philbert, à chaque heure accru, était maintenant une passion profonde, et douloureuse aussi ; car la crainte de ne pas se faire aimer le suppliciait et l’épouvantait. Il ne s’affolait plus en de violents désirs de luxure et de