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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/348

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VIERGES EN FLEUR

culeusement le lit fut tout paré de ces dépouilles douces et légères.

Dans la pâle clarté qu’épandait la lanterne, l’amante était vraiment Reine de rêve et de beauté.

Philbert extasié contemplait l’idéale merveille offerte à son amour. Ses yeux parcouraient le charme révélé. L’amant éperdument admirait la sculpture du corps, les seins fermes, tendus, dressant leurs pointes roses vers l’espoir des caresses. Son adoration sanctifiait l’évasement voluptueux des hanches, la fleur mystérieuse et tentante d’amour, l’épanouissement des cuisses, la ligne harmonieuse des jambes. Et la voix de Philbert, haletante, disait les cantiques suprêmes d’amour et de désir :

— Reine-Marie, je t’aime… Rêve réalisé, ô mon espoir, ma foi, voici que de ma vie tu fais un jardin de délices et de félicités. Oui, c’est l’éden céleste que m’ouvre ta tendresse, en me donnant tes yeux, ta bouche, ton sourire, en m’accordant le mystère de tes seins et le tressaillement de toi toute, ô ma Reine ! Chère, infiniment bonne, infiniment douce, je t’aime de tout mon cœur, de toute mon âme, de tout mon esprit de toutes mes forces. Et mon amour supplie la souveraine grâce, qui me liera bientôt à toi, nous unira tous deux dans l’extase