jouissait délicieusement de cette fête irréelle et magique. Il désirait la prolonger ; les demoiselles maintenant immobiles, silencieuses, se prêtaient à cette fantasmagorie. Leurs regards étaient fixes, ainsi que des phosphores luisaient, et l’éclat de leurs yeux épouvanta Philbert.
Une terreur coula dans ses moelles : il eut peur.
Pour calmer son effroi, il voulut parler. Mais sa voix se mourut en un faible murmure. Et la main qui tenait la lumière faiblit, laissa choir la lanterne. Alors tout disparut, noyé dans les ténèbres.
Philbert parvint peu à peu à secouer l’émotion qui lui glaçait le cœur. Il marcha : un obstacle arrêta ses pas, et son corps fut étreint brusquement. Le danger aussitôt lui rendit son courage et son sang-froid. Il reconnut alors que les molles tentacules qui l’enlaçaient, c’étaient des bras, des bras nus, des bras tièdes qui se nouaient à lui, doucement, lentement.
Sa peur s’évanouit.
Il se laissa tomber, étendit les mains, et eut la sensation délicieuse de les plonger dans un bain de chair : sous ses doigts alanguis des seins palpitaient, des croupes se gonflaient, des jambes s’agitaient. Oui, c’était de la chair, de la chair pantelante, et nue, et frémissante. Sa