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Page:Emery - Vierges en fleur, 1902.djvu/65

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VIERGES EN FLEUR

Jeanne, Michelle, Yvonne obéirent, et sur un geste de Philbert se joignirent en une gerbe gracieuse.

— Maintenant rapprochez vos visages, très près ; que vos bouches se touchent et n’en fassent plus qu’une.

Les trois têtes blondes se confondaient dans la douce lumière rose.

— L’heure de la pénitence sonne. Soyez dociles. J’interdis désormais toute parole et tout mouvement.

Philbert se pencha, cueillit sur les trois bouches un baiser dont la triple saveur l’affola. Puis ses lèvres coururent aux gorges palpitantes, s’essaimèrent sur elles, voltigèrent longtemps, parcoururent les seins, voulurent les pointes roses.

Les trois sœurs se tenaient debout, immobiles, frissonnantes, les yeux clos et pâmées ainsi que des dévotes à la table sainte, jouissant toutes du même Dieu.

Et Philbert murmura :

— Michelle, Yvonne, Jeanne, je t’aime, je t’adore et je te remercie, ô douce Trinité !…