III
— À vous toutes nos grâces et nos reconnaissances, monsieur, prononça Michelle, levant sa coupe ou pétillaient les écumes d’or du champagne. Vous êtes le sauveur ! Je serai, disiez-vous, arrivant au château, le chevalier galant… et vous êtes celui qui libère les captives modernes, emmurées dans des tours de spleen et de désolation. Oui, vous démolissez les pierres et brisez les entraves, puisque grâce à vous désormais nous aurons la richesse qui donne la liberté, et pourrons vivre enfin la vie de notre rêve.
— Quelle vie ?
— L’existence superbe qui coule comme un fleuve au gré de son caprice. Nous suivrons, au hasard, nos goûts, nos fantaisies ; nous irons par le monde en quête chaque jour de décors imprévus, d’événements nouveaux. Oh ! la vie des nomades, des vagabonds ; l’errance sous les ciels bleus, sous les ciels d’or, et sous les ciels de