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Page:Emile Littre - Etudes et glanures - Didier, 1880.djvu/341

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longer. Ce qui importe, c’est l’exposition de M. de Jubainville, lui qui a recueilli et classé soigneusement les textes. « Trois manières de décliner les noms, les adjectifs et les participes sont usitées dans les documents mérovingiens. La première est identique à la déclinaison classique. La seconde n’en diffère que par un phénomène phonétique, par une modification dans la prononciation des voyelles, quelquefois, mais rarement, dans la prononciation des consonnes ; nous appellerons ce système déclinaison vulgaire du premier degré. La troisième manière de décliner est le résultat de l’introduction d’une syntaxe nouvelle. Les cas sont employés autrement qu’autrefois : une partie d’entre eux remplit concurremment la même fonction, plusieurs deviennent inutiles et le nombre des cas tend à se réduire à quatre ou à deux. À ce troisième système qui a servi de transition entre la langue latine et le français archaïque, nous donnerons le nom de déclinaison vulgaire du second degré. Si, dans ce système, certains cas s’emploient l’un pour l’autre, leurs flexions sont toujours reconnaissables, bien que leur fonction soit la même. Ainsi on distingue l’un de l’autre, par la flexion, l’accusatif de l’ablatif, quoique l’un et l’autre de ces cas jouent dans la phrase un rôle identique. Le français commence du jour où les flexions des cas obliques disparaissent ou se confondent en une seule. On trouve peu de traces de cette forme nouvelle dans les documents mérovingiens. » (Préface.)

Il est impossible de tenir d’une façon plus serrée toute une série de faits grammaticaux. Le latin populaire, n’ayant conservé aucune intuition des éléments qui jadis avaient constitué les cas, perd peu