Page:Emile Souvestre - Le Journaliste - Tome 1 - Charpentier 1839.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous êtes en sûreté, madame.

Elle attacha sur lui des yeux fixes, garda quelque temps le silence, puis se mit à murmurer tout bas des paroles sans suite. Bientôt sa voix devint plus haute ; elle se redressa d’un air égaré, en appelant Frantz avec des cris. Frédéric, effrayé, voulut en vain la calmer ; son délire alla croissant jusqu’à ce que, brisée par tant d’émotions violentes, elle se laissa retomber sans force et presque évanouie.

Le jeune peintre saisit ses mains ; elles étaient glacées ; il toucha son front et le trouva brûlant. Quelques gouttes de sang coulaient entre les dents serrées de la jeune femme, et tout son corps était agité d’une convulsion d’agonie.

Une profonde terreur s’empara de Garnier ; tout ce qui venait de se passer lui avait ôté sa présence d’esprit habituelle. Jeté su-