Page:Emile Souvestre - Le Journaliste - Tome 1 - Charpentier 1839.djvu/138

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tiste, il éprouvait une sorte de sentiment inquiet comparable à celui de la jeune fille qui marche vers l’autel où l’attend son fiancé. Aussi, lorsqu’on lui montra Gênes sortant des brumes du matin, ne put-il retenir un cri : l’Italie était enfin devant lui ! Il visita successivement Florence, Pise, Naples, Venise et Rome, retrouvant partout, dans les musées, dans les églises, dans la campagne, dans l’air, les sublimes traditions de l’art. Les premiers mois de son voyage furent consacrés à l’admiration ; mais bientôt le besoin d’imiter le saisit au milieu de ces oeuvres de choix et de cette nature d’élite ; il se mit à peindre, et s’aperçut de l’influence que l’aspect du beau avait déjà exercée sur lui. Son œil était devenu plus intelligent, sa main plus ferme ; je ne sais quelle incarnation de tout ce qui l’entourait l’avait pénétré à son insu : il acheva en trois