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Page:Emile Zola, Mes haines - Mon salon - Edouard Manet, Ed. Charpentier, 1893.djvu/119

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LA MÈRE


par M. Eug. Pelletan



Je ne sais pas d’étude plus attachante que l’étude de la femme dans les annales de l’humanité. L’homme, depuis le premier jour, a eu à son côté un être qui, bien que subissant les événements, a participé aux faits de toute la force de sa nécessité, de toute la puissance de son cœur. Cet être implacable et modeste, courbant la tête et acceptant sa prétendue infériorité, se tient dans l’ombre de l’histoire, force dédaignée, terrible dans le mal, et qu’un peuple intelligent et fort devrait appliquer au triomphe de la liberté et de la justice. On ne parle pas de la femme, qui a créé notre monde tel qu’il est ; elle a accepté la position