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Page:Emile Zola - L’Œuvre.djvu/376

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LES ROUGON-MACQUART.

l’Industrie, le submergeait sous le flot trouble de tout ce que l’art peut rouler de médiocrité et folie ! Et ils n’avaient qu’une séance, d’une heure à sept, six heures de galop désespéré, au travers de ce dédale ! D’abord, ils tenaient bon contre la fatigue, les regards clairs ; mais, bientôt, leurs jambes se cassaient à cette marche forcée, leurs yeux s’irritaient à ces couleurs dansantes ; et il fallait marcher toujours, voir et juger toujours, jusqu’à défaillir de lassitude. Dès quatre heures, c’était une déroute, une débâcle d’armée battue. En arrière, très loin, des jurés se traînaient, hors d’haleine. D’autres, un à un, perdus entre les cadres, suivaient les sentiers étroits, renonçant à en sortir, tournant sans espoir de trouver jamais le bout. Comment être justes, grand Dieu ! Que reprendre dans ce tas d’épouvante ? Au petit bonheur, sans bien distinguer un paysage d’un portrait, on complétait le nombre. Deux cents, deux cent quarante, encore huit, il en manquait encore huit, Celui-là ? Non, cet autre ! Comme vous voudrez. Sept, huit, c’était fait ! Enfin, ils avaient trouvé le bout, ils s’en allaient en béquillant, sauvés, libres !

Une nouvelle scène les avait arrêtés dans une salle, autour de l’Enfant mort, étalé à terre, parmi d’autres épaves. Mais, cette fois, on plaisantait, un farceur feignait de trébucher et de mettre le pied au milieu de la toile, d’autres couraient le long des petits sentiers, comme pour chercher le vrai sens du tableau, déclarant qu’il était beaucoup mieux à l’envers.

Fagerolles se mit à blaguer, lui aussi.

— Un peu de courage à la poche, messieurs. Voyez le tour, examinez, vous en aurez pour votre