Page:Emile Zola - L’Argent.djvu/113

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gine juive, eut compris l’offre de Saccard, que l’or couvrait d’un bruit de grêle, il accepta.

— Parfait ! cria-t-il. Très heureux d’en être, si Daigremont en est ! Et merci de ce que vous vous êtes dérangé ! 

Mais ils s’entendaient à peine, ils se turent, restèrent là un instant encore, étourdis, béats dans cette sonnerie si claire et exaspérée, dont leur chair frémissait toute, comme d’une note trop haute tenue sans fin sur les violons, jusqu’au spasme.

Dehors, malgré le beau temps revenu, une limpide soirée de mai, Saccard, brisé de fatigue, reprit un fiacre pour rentrer. Une rude journée, mais bien remplie !