ment convoité, avoir devant soi de l’espace, du jour, du soleil. Même, comme sa femme de ménage, la mère Simon, grognait, furieuse de ne pas retrouver ses habitudes, elle en était impatientée, elle regrettait par moments son ancien trou, ainsi qu’elle disait, où la saleté se voyait moins. Roubaud, lui, avait simplement laissé faire. Il ne semblait pas savoir qu’il eût changé de niche : souvent encore il se trompait, ne s’apercevait de sa méprise que lorsque sa nouvelle clef n’entrait pas dans l’ancienne serrure. D’ailleurs, il s’absentait de plus en plus, la désorganisation continuait. Un instant, cependant, il parut se ranimer, sous le réveil de ses idées politiques ; non qu’elles fussent très nettes, très ardentes ; mais il gardait à cœur son affaire avec le sous-préfet, qui avait failli lui coûter son emploi. Depuis que l’empire, ébranlé par les élections générales, traversait une crise terrible, il triomphait, il répétait que ces gens-là ne seraient pas toujours les maîtres. Un avertissement amical de M. Dabadie, prévenu par mademoiselle Guichon, devant laquelle le propos révolutionnaire avait été tenu, suffit du reste à le calmer. Puisque le couloir était tranquille et que l’on vivait d’accord, maintenant que madame Lebleu s’affaiblissait, tuée de tristesse, pourquoi des ennuis nouveaux, avec les affaires du gouvernement ? Il eut un simple geste, il s’en moquait bien de la politique, comme de tout ! Et, plus gras chaque jour, sans un remords, il s’en allait de son pas alourdi, le dos indifférent.
Entre Jacques et Séverine, la gêne avait grandi, depuis qu’ils pouvaient se rencontrer à toute heure. Plus rien ne les empêchait d’être heureux, il la montait voir par l’autre escalier, quand il lui plaisait, sans crainte d’être espionné ; et le logement leur appartenait, il aurait couché là, s’il en avait eu l’audace. Mais c’était l’irréalisé, l’acte voulu, consenti par eux deux, qu’il n’accomplissait pas et dont la pensée, désormais, mettait entre eux un malaise, un