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Page:Emile Zola - La Conquête de Plassans.djvu/150

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LES ROUGON-MACQUART.

agenouillé un instant, il sortit discrètement. L’abbé Bourrette, perdu dans sa douleur, ne l’entendit même pas refermer la porte.

L’abbé Faujas alla droit à l’évêché. Dans l’antichambre de monseigneur Rousselot, il rencontra l’abbé Surin, chargé de papiers.

— Est-ce que vous désiriez parler à monseigneur ? lui demanda le secrétaire avec son éternel sourire. Vous tomberiez mal. Monseigneur est tellement occupé qu’il a fait condamner sa porte.

— C’est pour une affaire très-pressante, dit tranquillement l’abbé Faujas. On peut toujours le prévenir, lui faire savoir que je suis là. J’attendrai, s’il le faut.

— Je crains que ce ne soit inutile, Monseigneur a plusieurs personnes avec lui. Revenez demain, cela vaudra mieux.

Mais l’abbé prenait une chaise, lorsque l’évêque ouvrit la porte de son cabinet. Il parut très-contrarié en apercevant le visiteur, qu’il feignit d’abord de ne pas reconnaître.

— Mon enfant, dit-il à Surin, quand vous aurez classé ces papiers, vous reviendrez tout de suite ; j’ai une lettre à vous dicter.

Puis, se tournant vers le prêtre, qui se tenait respectueusement debout :

— Ah ! c’est vous, monsieur Faujas ? J’ai bien du plaisir à vous voir… Vous avez quelque chose à me dire peut-être ? Entrez, entrez dans mon cabinet ; vous ne me dérangez jamais.

Le cabinet de monseigneur Rousselot était une vaste pièce, un peu sombre, où un grand feu de bois brûlait continuellement, été comme hiver. Le tapis, les rideaux très-épais étouffaient l’air. Il semblait qu’on entrât dans une eau tiède. L’évêque vivait là, frileusement, dans un fauteuil, en douairière retirée du monde, ayant horreur du bruit,