X
Le lendemain, au premier déjeuner, comme tous s’attablaient devant les bols de café au lait, ils s’étonnèrent de ne pas voir descendre Louise. La bonne allait monter frapper à la porte de la chambre, lorsqu’elle parut enfin. Elle était très pâle et marchait difficilement.
— Qu’as-tu donc ? demanda Lazare inquiet.
— Je souffre depuis le petit jour, répondit-elle. J’avais à peine fermé l’œil, je crois bien que j’ai entendu sonner toutes les heures de la nuit.
Pauline se récria.
— Mais il fallait appeler, nous t’aurions soignée au moins.
Louise, arrivée devant la table, s’était assise avec un soupir de soulagement.
— Oh ! reprit-elle, vous n’y pouvez rien. Je sais ce que c’est, voici huit mois que ces douleurs ne me quittent presque pas.
Sa grossesse, très pénible, l’avait en effet accoutumée à de continuelles nausées, à des maux d’entrailles, dont la violence parfois la tenait pliée en deux, pendant des journées entières. Ce matin-là, les nausées avaient disparu, mais elle était comme bou-