d’autrefois. Un moment, il était tombé à une telle dépression, que la maison entière avait comme disparu : on aurait pu le piller, tout prendre, tout détruire, qu’il n’aurait pas même eu la conscience du désastre. Maintenant, il se remettait aux aguets, il tâtait sa poche, pour bien s’assurer que la clef de l’armoire s’y trouvait.
Mais, un matin, comme il s’était oublié au lit et qu’il sortait seulement de sa chambre vers onze heures, il aperçut Clotilde dans la salle, tranquillement occupée à faire un pastel très exact d’une branche d’amandier fleurie. Elle leva la tête, souriante ; et, prenant une clef, posée près d’elle, sur son pupitre, elle voulut la lui donner.
— Tiens ! maître.
Étonné, sans comprendre encore, il examinait l’objet qu’elle lui tendait.
— Quoi donc ?
— C’est la clef de l’armoire que tu as dû laisser tomber de ta poche hier, et que j’ai ramassée ici, ce matin.
Alors, Pascal la prit, avec une émotion extraordinaire. Il la regardait, il regardait Clotilde. C’était donc fini ? Elle ne le persécuterait plus, elle ne s’enragerait plus à tout voler, à tout brûler ? Et, la voyant très émue, elle aussi, il en eut une joie immense au cœur.
Il la saisit, il l’embrassa.
— Ah ! fillette, si nous pouvions n’être pas trop malheureux !
Puis, il alla ouvrir un tiroir de sa table, et il y jeta la clef, comme autrefois.
Dès lors, il retrouva des forces, la convalescence marcha plus rapide. Des rechutes étaient possibles encore, car il restait bien ébranlé. Mais il put écrire, les journées furent moins lourdes. Le soleil s’était également ragaillardi, la chaleur devenait déjà telle, dans la salle, qu’il fallait parfois clore à demi les volets. Il refusait de rece-