Quel sera-t-il ? » Et il eut une faiblesse, Martine et Ramond purent à grand’peine le reporter sur le lit.
La troisième crise eut lieu à quatre heures un quart. Dans cet accès final de suffocation, le visage de Pascal exprima une effroyable souffrance. Jusqu’au bout, il devait endurer son martyre d’homme et de savant. Ses yeux troubles semblèrent chercher encore la pendule, pour constater l’heure. Et Ramond, le voyant remuer les lèvres, se pencha, colla son oreille. En effet, il murmurait des paroles, si légères, qu’elles étaient un souffle.
— Quatre heures… Le cœur s’endort, plus de sang rouge dans l’aorte… La valvule mollit et s’arrête…
Un râle affreux le secoua, le petit souffle devenait très lointain.
— Ça marche trop vite… Ne me quittez pas, la clef est sous l’oreiller… Clotilde, Clotilde…
Au pied du lit, Martine était tombée à genoux, étranglée de sanglots. Elle voyait bien que monsieur se mourait. Elle n’avait point osé courir chercher un prêtre, malgré sa grande envie ; et elle récitait elle-même les prières des agonisants, elle priait ardemment le bon Dieu, pour qu’il pardonnât à monsieur et que monsieur allât droit en paradis.
Pascal mourut. Sa face était toute bleue. Après quelques secondes d’une immobilité complète, il voulut respirer, il avança les lèvres, ouvrit sa pauvre bouche, un bec de petit oiseau qui cherche à prendre une dernière gorgée d’air. Et ce fut la mort, très simple.