tienne, fuyant sa famille, cachée sous une robe de moine, qu’on accuse d’avoir mis à mal une fille du voisinage, qui souffre la calomnie sans se disculper, puis qui triomphe, dans la brusque révélation de son sexe innocent. Eugénie est ainsi amenée devant un juge, reconnaît son père, déchire sa robe et se montre. Éternellement, le combat de la chasteté recommence, toujours les aiguillons renaissent. Aussi la peur de la femme est-elle la sagesse des saints. Ce monde est semé de pièges, les ermites vont au désert, où il n’y a pas de femmes. Ils luttent effroyablement, se flagellent, se jettent nus dans les ronces et sur la neige. Un solitaire, aidant sa mère à traverser un gué, se couvre les doigts de son manteau. Un martyr, attaché, tenté par une fille, coupe avec les dents sa langue, qu’il lui crache au visage. François déclare qu’il n’a pas de plus grand ennemi que son corps. Bernard crie au voleur ! au voleur ! pour se défendre contre une dame, son hôtesse. Une femme, à qui le pape Léon donne l’hostie, le baise à la main ; et il se tranche le poignet, et la Vierge Marie remet la main en place. Tous glorifient la séparation des époux. Alexis, très riche, marié, instruit sa femme dans la chasteté, puis s’en va. On ne s’épouse que pour mourir. Justine, tourmentée à la vue de Cyprien, résiste, le convertit, et marche avec lui au supplice. Cécile, aimée d’un ange, révèle ce secret, le soir des noces, à Valérien, son mari,
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