Aller au contenu

Page:Emile Zola - Le Rêve.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui veut bien ne pas la toucher et recevoir le baptême, afin de voir l’ange. « Il trouva en sa chambre Cécile parlant à lange, et lange tenoit en sa main deux couronnes de roses, et les bailla lune à Cécile et lautre à Valerien, et dist : Gardez ces couronnes de cœur et de corps sans macule. » La mort est plus forte que l’amour, c’est un défi de l’existence. Hilaire prie Dieu d’appeler au ciel sa fille Apia, pour qu’elle ne se marie point ; elle meurt, et la mère demande au père de la faire appeler également ; ce qui est fait. La Vierge Marie, elle-même, enlève aux femmes leurs fiancés. Un noble, parent du roi de Hongrie, renonce à une jeune fille d’une beauté merveilleuse, dès que Marie entre en lutte. « Soudainement apparut notre Dame à luy disant : Si je suis si belle comme tu dis, pourquoy me laisses-tu pour une autre ? » et il se fiance à elle.

Parmi toutes ces saintes, Angélique eut ses préférées, celles dont les leçons allaient jusqu’à son cœur, qui la touchaient au point de la corriger. Ainsi, la sage Catherine, née dans la pourpre, l’enchantait par la science universelle de ses dix-huit ans, lorsqu’elle dispute avec les cinquante rhéteurs et grammairiens, que lui oppose l’empereur Maxime. Elle les confond, les réduit au silence. « Ilz furent esbahys et ne sceurent que dire, mais se teurent tous. Et lempereur les blasma pour ce quilz se estoient laissez vaincre si laidement d’une