Page:Emile Zola - Le Rêve.djvu/48

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fant peut-être, qui les inquiétait autrefois, dont le souci leur revenait à cette heure. Ils s’en tourmentaient tellement, qu’ils n’en dormaient plus.

Brusquement, Hubert fit le Voyage de Paris. C’était une catastrophe, dans son existence calme. Il mentit à Angélique, il parla de la nécessité de sa présence, pour la tutelle. En vingt quatre heures, il espérait tout savoir. Mais, à Paris, les jours coulèrent, des obstacles se dressaient à chaque pas, il y passa une semaine, rejeté des uns aux autres, battant le pavé, éperdu, pleurant presque. D’abord, à l’Assistance publique, on le reçut fort sèchement. La règle de l’Administration est que les enfants ne soient pas renseignés sur leur origine, jusqu’à leur majorité. Trois matins de suite, on le renvoya. Il dut s’obstiner, s’expliquer dans quatre bureaux, s’enrouer à se présenter comme tuteur officieux, avant qu’un sous-chef, un grand sec, voulût bien lui apprendre l’absence absolue de documents précis. L’Administration ne savait rien, une sage-femme avait déposé l’enfant Angélique, Marie, sans nommer la mère. Désespéré, il allait reprendre la route de Beaumont, quand une idée le ramena une quatrième fois, pour demander communication de l’extrait de naissance, qui devait porter le nom de la sage-femme. Ce fut toute une affaire encore. Enfin, il connut le nom, Mme Foucart, et il apprit même que cette femme demeurait rue des Deux-Écus, en 1850.