Page:Emile Zola - Le Rêve.djvu/86

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occupaient la fenêtre, jusqu’à l’archivolte. Dans le bas, la fille du roi, sortie de la ville en habits royaux, pour être mangée, rencontrait saint Georges, près de l’étang, d’où émergeait déjà la tête du monstre ; et une banderole portait ces mots : « Bon chevalier, ne te peris pas pour moy, car tu ne me pourrois ayder ne delivrer, mais periroys avec moy. » Puis, au milieu, c’était le combat, le saint à cheval traversant le monstre de part en part, ce qu’expliquait cette phrase : « George brandit tellement sa lance qu’il navra le dragon et le gecta à terre. » Enfin, au-dessus, la fille du roi emmenait à la ville le monstre vaincu : « George dist : gecte luy ta ceincture entour le col, et ne te doubte en rien, belle fille. Et quant elle eut ce faict, le dragon la suyvit comme un tres debonnaire chien. » Lors de son exécution, le vitrail devait être surmonté, dans le plein cintre, d’un motif d’ornement. Mais, plus tard, quand la chapelle appartint aux Hautecœur, ils remplacèrent ce motif par leurs armes. Et c’était ainsi que, durant les nuits obscures, flambaient, au dessus de la légende, des armoiries de travail plus récent, éclatantes. Écartelé, un et quatre, deux et trois, de Jérusalem et d’Hautecœur ; de Jérusalem, qui est d’argent à la croix potencée d’or, cantonnées de quatre croisettes de même ; d’Hautecœur, qui est d’azur à la forteresse d’or, avec un écusson de sable au cœur d’argent en abîme, le tout accompagné de trois fleurs