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Page:Emile Zola - Pot-Bouille.djvu/187

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POT-BOUILLE

— « Mon chat, que de bonheur hier ! À mardi, chapelle des Saint-Anges, dans le confessionnal. »

Le prêtre, après avoir obtenu du mari un « oui » d’homme sérieux qui ne signe rien sans lire, venait de se tourner vers la mariée.

— Vous promettez et jurez de garder à monsieur Auguste Vabre fidélité en toutes choses, comme une fidèle épouse le doit à son époux, selon le commandement de Dieu ?

Mais Berthe, ayant vu la lettre, se passionnant à l’idée des gifles qu’elle espérait, n’écoutait plus, guettait par un coin de son voile. Il y eut un silence embarrassé. Enfin, elle sentit qu’on l’attendait.

— Oui, oui, répondit-elle précipitamment, au petit bonheur.

L’abbé Mauduit, étonné, avait suivi la direction de son regard ; et il devina qu’une scène inusitée se passait dans un des bas-côtés, il fut pris à son tour de singulières distractions. Maintenant, l’histoire avait circulé, tout le monde la connaissait. Les dames, pâles et graves, ne quittaient plus Octave des yeux. Les hommes souriaient d’un air discrètement gaillard. Et, pendant que madame Josserand rassurait madame Duveyrier par de légers haussements d’épaules, seule Valérie semblait s’intéresser au mariage, ne voyant rien autre, comme pénétrée d’attendrissement.

— « Mon chat, que de bonheur hier… » lisait de nouveau Octave, qui affectait une profonde surprise.

Puis, après avoir rendu la lettre au mari :

— Je ne comprends pas, monsieur. Cette écriture n’est pas la mienne… Voyez plutôt.

Et, tirant un calepin où il inscrivait ses dépenses, en garçon soigneux, il le montra à Théophile.

— Comment ? pas votre écriture ! balbutia celui-ci. Vous vous moquez de moi, ça doit être votre écriture.