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X


Alors, Octave se trouva rapproché des Duveyrier. Souvent, lorsque madame Duveyrier rentrait, elle traversait le magasin de son frère, s’arrêtait à causer un instant avec Berthe ; et, la première fois qu’elle aperçut le jeune homme, installé derrière un comptoir, elle lui fit d’aimables reproches sur son manque de parole, en lui rappelant son ancienne promesse de venir un soir, chez elle, essayer sa voix au piano. Justement, elle voulait donner une seconde audition de la Bénédiction des Poignards, à un de ses premiers samedis de l’hiver suivant, mais avec deux ténors de plus, quelque chose de très complet.

— Si cela ne vous contrarie pas, dit un jour Berthe à Octave, vous pourrez monter après votre dîner chez ma belle-sœur. Elle vous attend.

Elle gardait à son égard une attitude de patronne simplement polie.

— C’est que, ce soir, fit-il remarquer, je comptais mettre un peu d’ordre dans ces cases.

— Ne vous inquiétez pas, reprit-elle, il y a ici du monde pour cette besogne… Je vous donne votre soirée.