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XI


Lorsque, le lendemain, à huit heures, Octave descendit de sa chambre, il fut très surpris de trouver toute la maison au courant de l’attaque de la veille et de la situation désespérée où était le propriétaire. Du reste, la maison ne s’occupait pas du malade : elle ouvrait la succession.

Dans leur petite salle à manger, les Pichon s’attablaient devant des bols de chocolat. Jules appela Octave.

— Dites donc, en voilà un remue-ménage, s’il meurt comme ça ! Nous allons en voir de drôles… Savez-vous s’il y a un testament ?

Le jeune homme, sans répondre, leur demanda d’où ils tenaient la nouvelle. Marie l’avait remontée de chez la boulangère ; d’ailleurs, ça filtrait d’étage en étage, et jusqu’au bout de la rue, par les bonnes. Puis, après avoir allongé une tape à Lilitte qui lavait ses doigts dans le chocolat, la jeune femme dit à son tour :

— Ah ! tout cet argent !… S’il songeait seulement à nous laisser un sou par pièce de cent sous. Mais il n’y a pas de danger !

Et comme Octave les quittait, elle ajouta :