comprit, devint très rouge, puis se dégagea, se sauva, en disant :
— Merci, monsieur Mouret… À tout à l’heure, au convoi.
Lorsque Octave fut habillé, il se rappela sa promesse d’aller voir madame Campardon. Il avait deux grandes heures devant lui, le convoi étant pour onze heures, et il songea à utiliser sa matinée, en faisant quelques visites dans la maison. Rose le reçut au lit ; il s’excusait, craignait de la déranger ; mais elle-même l’appela. On le voyait si peu, elle se disait si heureuse d’avoir une distraction !
— Ah ! tenez, mon cher enfant, déclara-t-elle tout de suite, c’est moi qui devrais être en bas, clouée entre quatre planches !
Oui, le propriétaire était bien heureux, il en avait fini avec l’existence. Et comme Octave, étonné de la trouver en proie à une telle mélancolie, lui demandait si elle allait plus mal :
— Non, merci. C’est toujours la même chose. Seulement il y a des fois où j’en ai assez… Achille a dû se faire dresser un lit dans son cabinet de travail, parce que ça m’agaçait la nuit, quand il remuait… Et vous savez que Gasparine, sur nos prières, s’est décidée à quitter le magasin. Je lui en suis bien reconnaissante, elle me soigne avec une telle tendresse !… Mon Dieu ! je ne vivrais plus, sans toutes ces bonnes affections qui se serrent autour de moi !
Justement, Gasparine, de son air soumis de parente pauvre, tombée au rôle de domestique, lui apportait son café. Elle l’aida à se soulever, l’adossa contre des coussins, la servit sur une petite planche, recouverte d’une serviette. Et Rose, dans sa camisole brodée, au milieu des linges garnis de dentelle, mangea d’un gros appétit. Elle était toute fraîche, rajeunie encore,