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Rougon avait écrit à Du Poizat et à M. Kahn, pour qu’on lui évitât l’ennui d’une réception officielle aux portes de Niort. Il arriva un samedi soir, vers sept heures, et descendit directement à la préfecture, avec l’idée de se reposer jusqu’au lendemain midi ; il était très-las. Mais, après le dîner, quelques personnes vinrent. La nouvelle de la présence du ministre devait déjà courir la ville. On ouvrit la porte d’un petit salon, voisin de la salle à manger ; un bout de soirée s’organisa. Rougon, debout entre les deux fenêtres, fut obligé d’étouffer ses bâillements et de répondre d’une façon aimable aux compliments de bienvenue.
Un député du département, cet avoué qui avait hérité de la candidature officielle de M. Kahn, parut le premier, effaré, en redingote et en pantalon de couleur ; et il s’excusait, il expliquait qu’il rentrait à pied d’une de ses fermes, mais qu’il avait quand même voulu saluer tout de suite Son Excellence. Puis, un petit homme gros et court se montra, sanglé dans un habit noir un peu juste, ganté de blanc, l’air cérémonieux et désolé. C’était le premier adjoint. Il venait d’être prévenu par sa bonne. Il répétait que monsieur le maire serait désespéré ; monsieur le maire, qui attendait Son Excellence le lendemain seulement, se trouvait à sa propriété des Varades, à dix