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Page:Emmich - Geneviève de Brabant, trad De la Bédollièrre, 1841.djvu/16

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voyant frustré dans ses espérances, ne songea plus qu’à se venger, et enleva à Geneviève toutes les suivantes et tous les camériers qui la servaient.

Le terme de sa grossesse arriva, et elle mit au monde un fils d’une beauté accomplie. Personne n’osa l’assister ou la consoler durant ses couches, et elle n’eut pour garde qu’une vieille servante, qui, agissant sous la direction de Golo, s’ingéniait à tourmenter la palatine. Dans son état de détresse, un messager de son mari vint la trouver, et lui dit : « Le palatin notre maître est sauvé, mais il a perdu la plupart des hommes de sa suite. »

La princesse lui demanda aussitôt : « Où est mon époux ? »

Et le messager répondit : « A Strasbourg. »

Il serait impossible de peindre la joie de Geneviève, qui crut être arrivée au terme de ses souffrances. Elle s’empressa de répéter à Golo ce qu’elle venait d’apprendre, et le chevalier félon, interdit, craignant le juste ressentiment de son maître, se retira tout en désordre, et il gémissait et pleurait, en s’écriant : « Que vais-je devenir ? comment faire ? je suis perdu ! »

Une vieille femme, qui demeurait sur la colline que dominait le château de Symern, fut témoin de la douleur du chevalier, et se rendit auprès de lui. « Qu’avez-vous, messire ? » lui dit-elle ; « quelle est la cause de vos ennuis ? Faites-la-moi connaître avec confiance, et si vous suivez mes avis, vous serez bientôt délivré du danger qui peut vous menacer. —