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PRÉLIMINAIRE. ix


Cependant, malgré nos soins, malgré notre vigilance, des lacunes et des disparates peut-être se feront remarquer dans cet ouvrage, car jamais on n'arrivera à réaliser, sous ce rapport, l'idée que l'on peut se former théoriquement d'une Encyclopédie. Embrasser dans son ensemble tout le savoir de l'homme est une chose si peu facile que sans doute le public nous tiendra compte de nos efforts consciencieux. Et de même qu'en cherchant à établir dans notre ouvrage toute l'harmonie qu'il dépendra de nous de lui donner, nous n'espérons point parvenir à un système rigoureux, de même aussi en promettant de le rendre le plus complet possible, nous ne prenons pas l'engagement d'y verser la totalité des nomenclatures de tous les dictionnaires spéciaux des sciences et des arts, ni même d'y faire figurer alphabétiquement le plus grand nombre des termes propres à l'histoire naturelle, à la médecine, aux métiers, aux beaux-arts, à la géographie, etc. En remplissant nos colonnes de cette longue et stérile nomenclature nous n'en serions pas plus certains de ne rien omettre et la richesse sans doute fastidieuse du vocabulaire ne rachèterait pas la pénurie du fonds ou des explications. Ainsi, pour les arts du dessin, négligeant des termes d'ateliers usités seulement parmi les artistes, nous n'expliquerons les termes techniques qu'autant qu'ils seront entrés dans la langue universelle, tandis que dans le nombre infini d'artistes de tous les âges et de toutes les écoles, nous choisirons ceux dont quelques productions ornent les musées les plus connus, et dont l'importance dans l'histoire de l'art est généralement admise en géographie, loin de promettre à nos lecteurs l'indication de tous les lieux, de toutes les villes, de tous les courans d'eau, etc., tâche réservée aux dictionnaires géographiques, nous ne donnerons au contraire que les noms auxquels se rattache quelque fait remarquable, une curiosité de la nature, un chef-d'œuvre des arts, quelque grande exploitation, un traité, une bataille, etc. Il en est de même des sciences naturelles, de la botanique, par exemple, dont nous n'admettrons que les plantes usuelles et les familles les plus intéressantes; ou de l'agriculture, dont nous pourrons faire connaitre les utiles opérations, sans entrer dans l'interminable détail de son vocabulaire particulier. Dans les sciences en général, nous nous attacherons surtout à ce qui prête à l'application, sans entrer dans les détails que l'homme du métier seul pourrait comprendre.

En agissant autrement, outre l'ennui qui en résulterait pour la