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à Brême, où il mourut le 3 février 864, suivant la Biographie universelle, et 865 suivant Godescard. Il avait écrit plusieurs ouvrages, mais il ne nous reste qu'un petit nombre de lettres et la Vie de saint Willehad, premier évêque de Brème, écrite avec beaucoup de sagesse et d'élégance. Elle fut imprimée à Cologne, en 1642, avec la vie de saint Anschaire par saint Rembert, in-8°,dans VHistoire des Bénédictins de dom Mabillon et ailleurs. J. L. ANSE, golfe peu étendu, petit enfoncement de la mer dans les côtes. Un golfe peut avoir des anses; plusieurs ports sont situés sur une anse ou même ne sont pas autre chose. ANSÉATIQUES (villes). On écrit aussi hanséatiques, du mot hansa, signifiant en bas-allemand une association ou corporation quelconque. La Hanse ou Ligue anséatique prit naissanceau milieu du XIIIe siècle, et elle eutpour origine l'alliance que conclurent, à ce qu'on croit, Hambourg et Lubeck en 1241 afin de garantir à la fois leur commerce contre les pirates des mers du nord, et leurs franchises contre les princes d'Empire qui entouraient leur territoire. Les avantages qui résultèrent pour ces deux villes d'une telle union furent promptement sentis, et quelques autres cités de cette partie de l'Allemagne demandèrent à y être admises. Dans le siècle suivant, la ligue devint, parles progrès de son commerce et de sa marine, une puissance imposante. Le nombre des villes alliées s'accrut considérablement. Vers le milieu du xive siècle, cette confédération s'étendait depuis les bords de l'Escaut et du Rhin jusqu'au fond de la Livonie, et plusieurs cités de l'intérieur s'y étaient associées; on en comptait jusqu'à 85. Le premier acte connu d'une confédération générale fut rédigé à Cologne en 1364. C'est la période la plus brillante de l'existence de la ligue anséatique. Les députés de plus de quatre-vingts villes paraissaient alors dans les assemblées triennales qui se tenaient régulièrement à Lubeck, regardée comme le chef-lieu de l'association. Il y avait en outre des assemblées de cercles; les villes et quartiers oà elles se tenaient étaient au nombre de quatre le quartier venède comprenant les côtes de la mer Baltique, le (vestphalien, le saxon et celui de Prusse ou de Livonie. La ligue, placée sous la protection des grands-maîtres de l'ordre Teutonique, était alors maitresse exclusive du commerce de la Baltique; elle équipait des flottes puissantes, faisait la guerre aux princes du Nord et recevait des envoyés des principaux états de l'Europe. Cette situation florissante excita l'envie des souverains; des divisions intestines entre les cités alliées les secondèrent dans leurs projets contre la ligue. Vers le commencement du xve siècle, sa puissance commença à décliner, par les restrictions qui furent apportées à son commerce. Les efforts qu'elle fit pour se maintenir dans ses priviléges épuisèrent ses ressources, et plusieurs villes quittèrent une alliance devenue ruineuse. La découverte des Indes, qui changea entièrement les rapports commerciaux, les progrès de l'industrie et de la navigation dans les Pays- Bas, plus que tout le reste enfin le rétablissement de l'ordre et de l'autorité publique qui rendait inutile une association née au sein de l'anarchie féodale pour la protection des intérêts industriels, durent entrainer sa chute. Elle fut consommée dans le cours de la guerre de trente ans, et déjà vers le milieu du xvie siècle l'ancienne ligue ne se trouva plus représentée que par trois villes, Lubeck, BrêmeetHambourg(uo^cesnoms), encore unies par un lien fédératif, et dont les deux premières seulement purent obtenir le titre de villes impériales. Cette association était au reste plutôt municipale que politique. Momentanément détruite par Napoléon, elle a été rétablie jusqu'à un certain point par l'acte constitutif de la Confédération germanique. Sartorius, Histoire de la ligue anséatique, 2 vol. in-8°, 2e édition. P. A. D. ANSEAUME, souffleur, sous-directeur et auteur très utile à la comédie italienne, a donné à ce théâtre un grand nombre de pièces dont plusieurs ont eu un succès long-temps soutenu, entre autres Le Peintre amoureux de son modèle, Le Soldat magicien, Les deux