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Barnevelt français Le Tableau parlant. L'auteur les a recueillies lui-même pour la plupart en 1766, en 3 vol. in-8°. Son talent se trouve bien apprécié dans la correspondance de Grimm, août 1763 et février 1765. Il avait beaucoup de facilité et de naturel, mais peu d'élégance et de correction. Anseaume mourut à Paris en 1784. L. C. ANSELME {saint), d'abord abbé du Bec, en Normandie, puis archevêque de Cantorbéry, né à Aoste en 1034, mourut en 1099 suivant la chronique d'Eadmer, son disciple et auteur de sa vie. Le zèle du prélat pour la défense des prérogatives de son clergé contre le pouvoir du prince, et sa sévérité dans les discussions qui s'élevèrent entre le roi d'Angleterre et le pape pour l'investiture des bénéfices, le firent exiler d'Angleterre, et ensuite rappeler et éloigner de nouveau. Mais sa constance patiente contribua enfin, avec la condescendance du pape sagement ménagée, à tout concilier. Outre ses écrits de théologie raisonnée, il est auteur de Méditations et autres oeuvres pieuses et ascétiques. D. Gerberon a publié à Paris,en 1675, une bonne édition in-fol. des UEuvres de saint Anselme. G-CE. ANSON ( Geoege ) est regardé par les Anglais comme l'un de leurs premiers marins. Troisième fils de ff^illiam Anson, seigneur de Shuckborough, il naquit en 1697 dans le Slraffordshire. Son imagination le porta, dès l'enfance, vers la carrière des armes. Il s'engagea au service de la marine, et conquit ses grades l'épée à la main. Il devint successivement contre-amiral de la Bleue et de la Blanche, vice-amiral, pair, premier lord de l'amirauté, et enfin en 1761, amiral commandant en chef des Ilottes anglaises. Des talens supérieurs et des traits d'un beau courage justifièrent chacune de ces distinctions. Voici le tableau succinct des principaux événeinens de la vie maritime d'Anson. De 1724à 1735, ilfittrois fois, comme commandant de plusieurs vaisseaux le voyage à la Caroline du Sud. Il bâtit une ville à laquelle il laissa son nom; ce nom devint ensuite celui de toute la province. Dans les années 1738 et 1739, il fit en Amérique et à la côte de Guinée, son quatrième voyage, dans lequel il remplit avec habileté une mission de conciliation auprès des Français. Il réussit, et rendit la sécurité au commerce que ses compatriotes faisaient dans ces parages. Nommé, en 1740, commandant de la flotte chargée de ruiner les établissemens des Espagnols dans les mers du Sud, il revint aussitôt en Angleterre, où il prit, après les longues hésitations de son gouvernement, le commandement de cinq vaisseaux et de trois autres bâtimens. Des tempêtes l'empêchèrent pendant trois mois, de doubler le cap Horn; il fut séparé même de ses vaisseaux et obligé d'aller mouiller à l'île de Juan- Fernandez. Trois de ses vaisseaux le rejoignirent sur cette côte. Après s'y être reposé trois mois, Anson fit voile vers la ville de Payta, qu'il prit, pilla et brûla il se retira à l'approche des forces espagnoles, et se dirigea, au nord sur Acapulco; mais il n'y fit que quelques riches prises, résultat fort inférieur à celui qu'il s'était d'abord promis. Il fut bientôt obligé de brûler trois de ses vaisseaux et de se réduire au seul Centurion, qu'il montait. Dans cet état, il se dirigea vers la mer des Philippines où ses matelots et lui manquèrent de périr du scorbut et par suite de graves accidens. A Tinian, il rétablit la santé de son équipage; ensuite, il alla renouveler ses vivres à Macao. C'est dans cette île que, sur quelques renseignemens, connu le hardi projet d'enlever un galion qui allait sortir d'Acapulco. En conséquence il feignit de reprendre le chemin de l'Europe et répandit lui-même la nouvelle de son retour; mais au lieu de se diriger sur les îles de la Sonde, il fit voile, dès qu'on eut perdu sa trace, sur les Philippines, et s'établit près du cap Spiritu-Santo; il y attendit en vain pendant un mois; à la fin le galion parut, conduit sous une forte escorte d'Espagnols mais l'apercevoir, courir dessus, l'attaquer et l'enlever malgré la vive résistance de l'escorte, fut l'affaire d'une heure de combat. Anson conduisit sa belle prise à Macao. Là, il eut encore occasion de défendre énergiquementles droits de son pavillon contre