à Pétersbourg. Il avait suivi dans sa disgrâce le feld-maréchal Souvorof, qui, lors de sa désastreuse expédition contre la Pologne, se l'était attaché avec le titre d'aide-de-camp et en qualité d'historiographe. Anthing s'est surtout fait un nom comme peintre de portraits à' la silhouette, genre par lui mis à la mode dans les cours de Constantinople, de Vienne et de Berlin, qu'il avait successivement visitées de 1785 à 1800. On ne cite guère de lui que deux tableaux qui se voient dans l'une des salles de la bibliothèque de l'Académie de St- Pétersbourg ce sont des portraits en pied d'académiciens de cette ville. L' Album d'Anthing, que l'on conserve à Gotha, passe pour l'un des recueils les plus curieux de ce genre. Chaules Anthing frère du précédent, fut lieutenant-général au service du roi des Pays-Bas et ancien gouverneur général de ses possessions dans les Indes-Orientales. Il est mort à Gotha en 1823. P. C. AXTHOINE (Antoine-Icna.ce, baron DE Saint- Joseph ) né à Embrun, département des Hautes-Alpes, en 1749, était sorti d'une famille illustre dans la robe; mais il préféra le haut commerce à la magistrature, et fit tourner cette profession de son choix à la découverte de voies et de moyens nouveaux. Durant les dix années qu'il séjourna à Constantinoplc préoccupé de plans et de combinaisons vastes, il s'arrêta à un projet d'alliance commerciale entre la Russie, la Pologne et la France, ouvrant un débouché par la Mer-Noire et par le Bosphore. Catherine II, amie de toutes les grandes entreprises, adopta avec chaleur une telle proposition; et la France, éclairée par l'abbé Raynal sur la hardiesse heureuse de ce plan, s'accorda avec la Russie pour en assurer l'exécution, dont Anthoine fut chargé. Tout réussit à souhait des bois de construction, coupés dans le fond de la Russie, arrivèrent après trois mois de route, par le Dniéper, la Mer-Noire et la Méditerranée, tandis qu'ils restaient trois ans en voyage par le vieux chemin de la Baltique et de l'Océan. La justesse et la nouveauté de ses spéculations acquirent à Anthoine une fortune considérable, dont il indique luimême la source dans son Essai historique sur le commerce et la navigation cle la Mer-Noire (Paris, an xm (1805) in- 8°). En 1786 il fut créé baron, et vint s'établir à Marseille, qui s'honora de l'avoir pour maire. Quelques embellissemens et la restauration de la place Castellane ont pu conserver'son nom dans cette, ville. Sa femme, née Clary, était soeur de l'épouse du général Bernadotte aujourd'hui roi de Suède, et de l'épouse de Joseph Bonaparte. Le baron Anthoine est mort à Marseille en 1826. H-D. ANTHOLOGIE. Ce mot grec composé de âvOo;, fleur, et de >syjtv, cueillir, signifie en général un choix ou recueil de pièces de vers ou de prose dans une langue quelconque mais plus particulièrement et par excellence ce mot désigne l'anthologie grecque. Nos choix de poésies fugitives, la fameuse guirlande de Julie, l'anthologie latine éditée par Pierre Burmann, sont bien loin d'être des équivalens des deux anthologies que nous ont léguées Maxime Planudes et Constantin Céphalas. La collection des petits poèmes qui composent ces anthologies offre la plus riche galerie de tableaux de tous les genres. La mythologie, l'histoire, les arts, les monumens, les découvertes nour velles en fournissent les sujets; et presque toujours, ils sont traités avec une grace et une précision qui enchantent. Ces petits poèmes portent le nom modeste d'épigrammes mais le sens de ce mot avait, chez les Grecs, plus d'étendue qu'il n'en a de nos jours et la perfection où ils portèrent cette partie de la littérature atteste bien qu'il avait été donné à ce peuple éminemment poétique de primer dans tous les genres, depuis l'épopée jusqu'à l'épigramjne. D'abord, l'épigramme ne fut qu'une simple inscription pour perpétuer la mémoire d'un fait ou d'une consécration. Elle décora ensuite les images des héros; on la grava sur les tombeaux, sur les trophées; elle accompagna les présens de l'amitié, les dons faits à une maîtresse. Parla voix d'Alcée, elle inspira aux hommes l'amour de la
Encyclop. d. G. d. M, Tome II. 1
