Aller au contenu

Page:Encyclopédie méthodique - Amusements.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
14 ACO ACO


que l’exécution, demandoit une réfutation d’un genre différent de celle qu’on trouve à la fin d’une Histoire de la Musique, imprimée en 1767.

Seconde expérience.

Accordez plusieurs cordes à l’octave, à la douzième, à la dix-septième majeure partie d’une corde donnée, tant au-deísus qu’au-dessous ; alors íi vous faites Tonner « , cette corde fortement & avec continuité, vous verrez les. autres se mettre aussi en vibration ; vous entendrez même sonner celles qui sont accordées au-dessus, si vous avez » "attention d’éteindre subitement par un corps mou le son des-la première. —-

Il n’est personne qui n’ait quelquefois entendu résonner. les verres d’une table au son d’une voix vigoureuse & éclatante. C’est une manière de faire cette expérience.

On entend aussi quelquefois résonner les cordes d’un instrument qu’on ne touche point, au. son leul de la voix, fur-tout après des tenues un peu longues & renflées. Je me fuis plusieurs ibis procuré ce plaisiî ;., par lé moyen d’un ami, qui avoit une grande & belle voix de basse.

La cause de ce phénomène est incontestablement la communication des vibrations de l’air à la corde, ou au corps sonore monté aux tons ci-dessus ; car il est aisé de concevoir que les vibrations des cordes montées à l’unisson ou à l’octave, ou àìa douzième, &c. de celle qu’on Kíet en mouvement, sont disposées à recommencer régulièrement, & en même t.ems que celles de cette corde, en se répondant vibration pour vibration, dans le cas de l’unisson, ou deux pour une, dans le cas de l’octave ; ou trois pour une, dans celui de la douzième:ainsi, les pe’rites impulsions de l’air vibrant, que produira L corde mise en vibration, conspireront toujours à augmenter les mouvemens d’abord in’sensibles qu’elles auront causés dans ces autres cordas; parce qu’elles se feront dans le même sens, & parviendront enfin à les rendre sensibles. C’est ainsi qu’une léger souffle d’air., toujours òa : is la même direction, parvient enfin à soulever les eaux de l’océan.Mais lorsque les cordés en question seront tendues de, manière que leurs vibrations ne puissent avoir aucune correspondance avec celles de la corde frappée, alors elles seront tantôt aidées, tantôt contrariées, & le petit mouvement quipourra leur être communiqué, sera aussi-tôt anéanti qu’engendré 5 conséquent ÍÏÏ£UÎ siles resteront en repos..


Les sons harmoniques qu’on entend avec le son principal, ont-ils leur source immédiate dans le corps sonore, ou résident-ils seulement dans l’air ou dans l’organe ?

Il est très-probable que le son principal est le seul qui tienne son origine immédiate des vibrations du corps sonore-. D’habiles physiciens ont cherché à démêler si, indépendamment des vibrations totales que fait un corps, il en faisoit de partielles, & ils n’ont jamais pu y rien voir que des vibrations simples. Comment concevroiton d’ailleurs que la totalité d’une corde fût es vibration, &que, pendant ce> mouvement, elle se partageât en deux parties qui fissent aussi ìeurs vibrations à part, ou en trois qui fissent auflì leurs vibrations particulières y.&c.

II faut donc dire que ces sons harmoniques d’octave, de douzième, de dix-septième, íònt dans l’air ou dans l’ofgane. L’un & : l’autre ont de la probabilité y car, puisqu’un son déterminé a la propriété de mettre en vibration les corps disposés à rendre son octave, fa douzième 3 Sec. on doit reconnoître’que ce Ton —peut mettre en mouvement les particules de l’air susceptibles da vibrations, doubles, triples, quadruples, qùin^ tuples en vitesse. Néanmoins, ce qui me paroît, à cet égard de plus vraisemblable, c’est que ces vibrations n’existent que dans l’òreille. L’anatomis de cet organe paroît en effet démontrer que le son ne se transmet à l’ame que par les vibrations des filets nerveux qui tapissent la conque de l’òreille ; &, comme elles sont d’inégales lon-^ gueurs, il y en a toujours quelques-unes d’ent-’elles qui font des vibrations isochrones à celles d’un son donné ; mais en même-tems, & par ia propriété ci-dessus, ce son. doit mettre en’mouvement les fibres susceptibles de.vibrations isochrones, 8c même celles qui peuvent faire des vibrations doubles, triples., quadruples, &c. en vitesses Tel est, à mon avis, ce "qu’on peur dire de plus probable sur ce phénomène singu-. lier. J’adopterai de tout mon cœur une explication plus vraisemblable, quandje la conrioîtraL

Troisième expérience.

On doiTroisième ex|t cette expérience au célèbre Tartini de Padoue. Faites tirer à la fois, de deux instrumens, deux sons quelconques ; vous en entendrez dans l’air « un troisième, qui sera d’autant plus perceptible, que vous aurez l’oreilie plus voisine du milieu de. la distance entre les initrumens. » Que ce soient, par exemple deux socs qui se succèdent dans l’ordre des consonnances, comme l’octave & la douzième, la double octave & la dix-septième majeure, &c ; le son résultant, dit M. Tartini, sera l’octave du sou principal.

Cette expérience, répétée en France, a réussi,