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Page:Encyclopédie méthodique - Amusements.djvu/24

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l'accord,-.&t tirez-en la racine designée par le diviseur déterminé ; par exemple, la racine.quarrée "s'il est question de partager l'accord en deux; ou la racine .cubique,s'il est. question de le partager en trois, &c. Cette racine exprimera . l'accord cherelié.

E X E M P L Ë. : :

. L'octave étant. exprimée par. f, si on eri tire .ía racine quarrée, elle" sera, à peu de chose. . près, i.Or ^ est moins.que |-, & plus que §; .'íonféquemment le, milieu de f octave est entre la" quarte. & ia quinte, & bien près du fa dièse.

De la résonnance du corps sonore, principe fonda^ mental de tkarmonie & de la mélodie : dutres phénomènes hdrmoniquc's. ".'_"'"

Première expérience

Ecoutez attentivement le son d'une cloche,, "sur-tout d'une cloche un peu grave ; pour peu . que vous ayiez de l'òreille,vous y distinguerez aisément, outre le son grave, qui est le son principal, plusieurs autres plus aigus ymais si-vous . ávez l'òreille exercée à apprécier des intervalles : musicaux, vous r'ecónnoitrez que. l'un de ces sons est la 'douzième ou la qu'nte au-deffus dé l'octave, 8r un autre" la dix-septième majeure,-. ou la tierce majeure au-deflus de la double octave ; vous y distinguerez aussi, si vous avez l'òreille e.xtremement délicate, son octave', fa dou-ble & même fa triple octave : -on les entend à la vérité un peu plus difficilement, parce que les octaves se confondent " avec le : son fondar mental-, par un effet de ce sentiment, naturel qui iious fait confondre l'octave avec l'unisson. .

Vous trouverez la,même chose, si vousraclez une des plus grosses cordes" d'une violeou violoncelle, ou d'une .trompette marine. Plus enfinvous aurez l'òreille expérimentéeen harmonie } . plus vous serez capable de distinguer ces différens sons, soit-dausTa résonnance d'une.corde, soit dans celle de tout âutre.corps sonore, même de la voix.

Autre manière de faire cette expérience.

Prenez une pincette ordinaire dé cheminée, \ &" suspendez-ia sur une.jarretière de laine~oude '. coton, ou sur un cordon' quelconque lin peu mince,-cont VÓUS. appliquerez les deux extrémités à. vos oreilles. Si quelqu'un frappe alors sur cette -pincette, vous entendrez'd'abord un -J fbn très-fort 8c très-grave, comine d'une trèsi grosse cloche dans le lointain ; ;& ce son sera aci compagne d'une multitude d'autres plus aigus, < parmilesquels, lorsqu'ils commenceront à s'é< teindre, vous distinguerez facilement la.douzième. ; ! fie h dixTeptième du ton le plus bas,. 1 t


Cette multiplicité de tout son se confirme par Une autre expérience, que cite M. Rameau dans fâ -Génération h'armpniquc. Prenez, . dit-il, les jeux de l'orgue qu'on appelle bourdon, preflant ou fiûte,na^ard&tiercé, & qui forment entr'eux l'octave, la douzième & Ia dix-septième majeure du bourdon. Pendant que le seul bourdon résonne,-. tirez successivement chacun dès autresjeux ; voûs entendrez leurs sons se mêler successivement les uns aux autres ; vous pourrez même les distinguer .pendant qu'ils seront ensemble ; ' mais si,, pour vous en distraire, vous préludez un moment sur le-même clavier,& que vous -reveniez à la seule touche d'auparavant, vous croirez ne plus entendre qu'un seul son., celui, du bourdon, le..plus.grave de tous, qui ré~ pond auson du corps total.-

Remarque.

Cettë. expérience, sur le résoûriâ'ncë dû corpâ sonore.,. n'est pas nouvelle : M. Waìlis & Je -père Mërsenne l'ont connue, 8c en 'ont'parlé. dans leurs-ouvrages ; mais c'étoit pour, eux uíi simple phénomène, dorit ils étoient bien éloignés, de démêler les conséquences : c'est M. Rameau, qui le premier ena senti I'usage pour, déduire toutes 3_es règles de la composition musicale ^ jusquylors uniquement sondées sur le simple sentiment, & sur -une expérience incapable de guider dans tous les cas, oc de rendre raison de tous les effets. C'est-là la base de son système dé la baffe fondamentale,syílêmë contre lequel on a beaucoup déciamé' dans la nouveauté ; &" que la plupart des musiciens paroissent avoir aujourd'hui adopte. ..,._..-

Ainsi, tout son hafrnonique est multiple, &' Composé des sons .que dpnneroient ' leS parties . aliquofes du corps sonore \, f, |-, -f,'f : oíi peut même ajouter j, §., &c. ; mais la foibieíle^ de ces sons, qui vont toujours en diminuant, de force, ne permet que difficilement de les distinguer." M. Rameau dit néanmoins avoir très-bien distingué souvent le son exprimé par si qui eíl' ia double Octave d'un son qui partage à-peuprès eìi deux parues égales fintervalle qu'il-y a entre le-la & le fi-bémol au-dessous de la pre^ mière octave r il î'appelie un son perdu, & l'exclut totalement de i'harmoriie. Il feroit en effet __ singulièrement discordant avec tous les autres sons donnés par ie_ son fondamental.

Remarquons néanmoins que le célèbre Tarrinì. ...n'a pas pensé sur ce son comme, l'a fait M. Rameau. Loin de l'appelier un son perdu, il-prétend qu'on peut fempioyer tant dans la mélodie . oue dans l'harmonie ; il le désigne par lé nom de septième'confoiinante. Mais nous laissons aux . musiciens le soin d'apprécier cette idée de.Tar^ tini, doHtl.a célébrité, tant pour ia composition