Aller au contenu

Page:Encyclopédie méthodique - Antiquités, T1.djvu/782

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

766 C H E : CH E exercées,_ ou' qu'ils exerçoieht encore, mais qui ne pouvoient pas rendre encore le cheval,public, parce qu'ils n'avoierit pas accompli le tems du service militaire prescrit par les loix. Pompée fut nommé consul étant simple chevalier , c'est-àdire, comme Tobserve Dion, avant qu'il fût entré dans le sénat. A cette époque il se conforma à ,1'usage, 8c sc présenta aux censeurs Catullus 8c Gellius, tenant son cheval par la bride. Ceux-ci Payant.interrogé fur lé nombre des campagnes prescrites par les loix, 8ç lui ayant demandé les noms desgénéraux sous lesquels il avoit porté les armes, il répondît qu'il avoit fait toutes ces campagnes e'tant lui-même général. Il.étok d'usage à tous les cens, que les chevaliers se présentassent l'un après l'autre devant les censeurs, ou devant les empereurs substitués aux censeurs, qui examinoient leur vie publique, lêur servicesmilitaires, Scle foin qu'ils prenoient du cheval public dont ils n'étoient que les dépositaires. Lorsque ces magistrats trouvoient quelque chose à reprendre dans un chevalier, tantôt ils sc contentoient de le blâmer,.comme Suétone nous l'apprénd d'Auguste faisant Tinspectíon des chevaliers (Aug. c. 30. n. 1.), en lui remettant -des tablettes qui renfermoient des reproches, Sc en l'obligeant à les lire tout bas fur le champ, tantôt ils les blâmoient à haute voix 8c lés ìiotoient. Quand la faute commis par un chevalier étoit plus considérable,- les censeurs Teffaçoient du tableau des juges, ex albojudicum. Avoit-il commis un crime, au dissipé ses biens, on'lui. ôtoit le cheval public 8c on le réduisoit à Pétat de plébéien. L'histoire romaine offre plusieurs exemples de cette dégradation, qui annoncent urië vigueur de discipline très-étonnante. Mais le plus singulier deces exemples, est celuique rapporte"Aulu- Gelle.(/^. zo. ). Les censeurs Scipion Nasica 8c M'. Popiljius, faisant la revue des chevaliers ,-en apperçúrent un qui^toit fort gros 8cd'un embonpoint extraordinaire , mais dont le cheval étoit maigre 8c mal pansé. Comment se fait-il, lui dirent les censeurs', que vous êtes plus gros 8c mieux portant que vòtrë cheval ? II leur répondit que la cause en étoit facile à trouver, qu'il prênoit lui-même le soin de fa personne, tandis que son cheval étoit confié à Statius, son esclave. Lès censeurs, choqués d'une réponse fi inconsidérée, lui ôtèrent- son cheval, 8c le dégradèrent du rang de chevalier. :.„ .s>-' -,. . - CHEVELURE d'Hector. Les Grecs entendaient par-là une chevelure longue par derrière, &c courte fur le front. Ils croyoient qu'Hector l'avoit portée ainsi pour faire opposition avec celle de Paris. Ce,guerrier effiéminé^aissoitcroître -fa chevelure.s 8c lui tonsacrok un tems que le vaillant Hector donnqk aux armes, ou aux exercices athlétiques. Les monumens offrent cependant des variations relativement à la- chevelure d'Hector, & à fa barbe, qui est tantôt courte, 8c qui tantôt ne paroîr en aucune manière, quoiqu'il eut trente ans à fa mort. CHEVELUREde Bérénice, comaBérénices.Les anciens appeloient de ce nom les sept étoiles de la queue du lion , parce qu'ils pensoient que les cheveux de Bérénice , reine d'Egypte, qu'elle ayoit offerts dans le temple de Vénus pour demander lé retour de son mari, avoient été enlevés par les dieux, placés dans le ciel, 8cchangés en ces sept étoiles. Le mathématicien Cofion, qui venoit de découvrkdans lé ciel une nouvelle constellation , fît disparaître ces cheveux, 8c .publia qu'ils avoient été changés en une cons- , tellation, qu'il nomma pour cette raison chevelure de Bérénice. CHEVELUS, capillati. Nom que Dicenée donna aux Goths, leur conseillant de porter toujours une longue chevelure, pour les distinguer des sacrificateurs qu'il institua, 8c qu'il nomma pilead, couverts d'un chapeau ou d'un bonnet. Dicenée vint dans le pays des Goths environ quatre-vingt ans avant la naissancede Jesus-Christ. Décébale, Roi des Daces, ayant envoyé d'abord à l'empereur Trajan des ambassadeurs du rang des capillati, qui étoient les moins considérables, lui envoya ensuite des pileati, pour lui faire plus d'honneur. Cependant les Goths 8cles autres peuples du Septentrion faisoient autrefois grand cas d'une belle chevelure, 8c prenoient grand soin de Tentretenir ; c'étoit même chéz les femmes une marque de virginiré. Cellesqui étoient mariées , avoient la tête couverte, les filles au contraire avoient la tête nue, laissant flotter leurs cheveux qui pendoient jusqu'à la ceinture. On donne plus particulièrement cette épithète à un de nos rois, Clodion le chevelu, parce qu'il portoit de grands cheveux; 8c, selon quelques historiens modernes, parce qu'ayant conquis une partie des Gaules, il fit porter aux Gauloisles cheveux que Jules-César leur avoit fait couper. Mais Tabbé Trkh'ème dit expressément qu'après fa conquête , Clodion fit-tondre les Gaulois afin de les distinguer des Francs, qui lui avoient aidé à les subjuguer. Le mot chevelu n'est plus en usage dans ce sens, si ce n'est en parlant des anciens tems. Childebert, dans un décret qui se voit à la fin de la loi salique, dit : que personne des chevelus ne se marie incestueusement, &c. Çet article ne regarde que les chevelus, c'est-adire, les plus nobles des François qui étoienta là cour, parce que ces mariages étoient plus ordinaires parmi eux. La loi salique distinguedeux sortes de François, dont les uns étoient chevelu & les autres né Tétoient pas. Agathias dit que ce fut Tuíage des rois fraoçois de porter la longue chevelure ; il ajoute que leurs sujets avoient les cheveux coupes en rend autour de la t»te;