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FEC FEN


inscriptions, comme on peut le voir aux arcs de la porte Saint-Denis & de la porte Saint-Martin à Paris.

FAUX BOURG. s. m. est le nom qu’on donne a la partie d’une ville qui se trouve hors de ses murs ou de son enceinte, & qui ordinairement lui sert d’avenue.

FAUX COMBLE, f. m., est la partie la plus élevée d’un comble brisé : elle s’étend depuis le brisis jusqu’au faite, & elle a ordinairement moins de pente que la partie inférieure au brisis.

FAUX JOUR. s. m. est une fenêtre percée dans une cloison, pour éclairer un passage, une garde-robe, un escalier dérobé, ou toutes autres pièces qui ne pourroient recevoir du jour d’ailleurs.

FAUX ORDRE. (Voyez Attique.)

FAUX PLANCHER, f. m., est un plancher qu’on pratique pour diminuer la hauteur d’une pièce, lequel ne sert qu’à former plafond, & sur lequel on ne marche point. On en fabrique de semblables dans les combles, pour les chambres en galetas.

C’est aussi un plancher de charpente pratiqué au-dessus de l’estrados d’une voûte, dont les reins ne sont pas remplis. Tels sont ceux qu’on pratique sur les entraits des combles des églises, pour ne point fatiguer les voûtes.

FÉCONDITÉ, s. f., est, au moral comme au physique, la faculté de produire & de produire beaucoup.

On a transporté au génie de l’homme toutes les idées d’enfantement, de procréation, de fécondité, dans l’ordre naturel, & l’on a distingué, par l’épithète de féconde, ces esprits qui conçoivent facilement & rendent avec facilité les idées qu’ils ont conçues.

La fécondité, si on la considère dans ses effets, comporte la réunion de ces deux qualités ; & quoiqu’en peinture & en sculpture, la facilité qui se rapporte au travail de l’exécution & à la pratique de l’instrument (Voyez Facilité), puisse avoir lieu sans la fécondité, qui est la facilité de concevoir, cependant on ne connoît guère d’artiste fécond qui n’ait eu en même temps un talent facile.

En architecture, la facilité étant particulièrement celle de l’intelligence, c’est-à-dire, une sorte de rapidité dans l’esprit qui fait rapprocher les rapports les plus éloignés entr’eux, l’idée de facilité se confond naturellement avec celle de fécondité.

Dans les arts de la peiture & de la sculpture, l’histoire ancienne & moderne nous prouve que les plus grands artistes ont été aussi extrêmement féconds. Le nombre des grands ouvrages & des entreprises colossales qu’il faut, sans aucun doute, attribuer à Phidias, passe aujourd’hui pour fabuleux. Lysippe, appelé par Pline fecundus artifex, mettoit une pièce de monnaie dans un tronc, à chaque figure qui sortoit de ses ateliers. A sa mort (voyez Pline, liv. XXXIV, chap. 7) on brisa le tronc, & on trouva, selon quelques éditions, quatorze cents, selon d’autres, sept cents pièces. Le nombre des ouvrages d’Apelles fut infini, & les siècles modernes nous apprennent encore, que cette fécondité fut le privilège des plus célèbres artistes.

Sans doute la fécondité du génie a aussi un de ses principes dans les causes générales qui influent sur les arts. L’architecture, par exemple, en dépend plus qu’aucun autre art, & plus d’un architecte doué d’un talent fécond, n’aura pu en faire preuve, dans les siècles où des circonstances contraires se seront opposées à son développement. Cependant nous voyons aussi, en ce genre, que les maîtres modernes de cet art ont beaucoup créé, & Palladio doit passer pour avoir été un des plus féconds.

FENÊTRAGE. s. m. Mot collectif dont on use pour designer l’universalité des fenêtres d’un édifice.

On s’en sert aussi, quoique dans un sens moins général, à l’égard d’une seule fenêtre sans appui, ouverte jusque sur le plancher.

FENÊTRE. s. f. est, dans l’usage de la langue, le nom générique que l’on donne à toute ouverture pratiquée dans les édifices pour éclairer leur intérieur. Le mot croisée est devenu, dans la langue de l’architecture en France, le mot reçu pour exprimer, non toute espèce de fenêtres, mais particulièrement celles qui se lient aux ordonnances des façades, qui reçoivent des ornemens, & qui contribuent par leurs formes, leurs dispositions, leurs proportions, au bel effet & à la décoration des maisons, des palais & des monument où elles sont employées. Nous avons déjà traité des croisées à ce mot (Voyez Croisée) ; nous avons développé les notions relatives à l’art de l’architecture & à la décoration que cette matière comporte. Nous nous bornerons ici à envisager les fenêtres, soit historiquement dans leur emploi, soit pratiquement dans leurs formes, selon le sens général de la définition que nous en avons donnée.

L’emploi des fenêtres pour chaque génie d’édifice fut toujours subordonné, dans les différentes régions, soit aux usages civils, religieux ou politiques, soit aux influences des climats.

Si l’on considère, par exemple, les fenêtres dans leur application aux temples & aux édifices sacrés, qui sont presque les seuls monumens où le parallèle entre les anciens & les modernes puisse avoir

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