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certains plafonds, dont l’ornement consiste en une composition d’architecture feinte.

PLAFOND EN PIERRE. C’est le dessous d’un plancher fait, ou de dalles de pierre dure, ou de pierres de haut appareil. Ces plafonds peuvent être simples et sans ornements, ou avec compartiments et sculpture, comme ceux de la colonnade du Louvre.

PLAFONNER, v. act. C’est revêtir le dessous d’un plancher, ou d’un cintre de charpente, avec des ais, ou de petites planches, etc.

PLAIN-PIED, s. m. Ce mot porte avec soi son explication par les deux mots dont il se compose. Plain vient du latin planus, uni, plat, et réuni au mot pied, il indique que, l’action du pied, en marchant sur le terrain qu’on appelle ainsi, ne rencontre aucune inégalité, ou autrement que le pied reste à plat.

Plain-pied signifie par conséquent, dans les édifices et les maisons, ou les terrains, soit un niveau parfait, soit un niveau de pente, sans pas, sans aucun ressaut.

On appelle chambres de plain-pied, des chambres d’un même étage, et toutes établies sur un même niveau.

On dit qu’il y a beaucoup de plain-pied dans une maison, pour dire que cette maison offre beaucoup d’étendue en longueur, et qu’on peut y parcourir de niveau une grande suite de pièces.

On dit dans ce sens un beau plain-pied.

PLAN, s. m. Ce qu’on appelle plan en architecture, ou plutôt dans l’art d’en dessiner les projets ou les ouvrages, les Anciens l’appeloient ichnographie. Or, le mot ichnos signifie l’empreinte de la plante du pied. Cette empreinte est véritablement à l’homme, ce que le plan est a un bâtiment.

Le plan dans le dessin de l’architecture, est la représentation de tous les corps solides qui composent les supports d’un bâtiment, qu’on suppose coupé horizontalement au-dessus du niveau du terrain qu’il occupe. Si l’on veut se figurer un édifice ainsi coupé, son plan est réellement l’empreinte qu’il laisseroit sur le terrain.

Il y a deux choses à considérer dans l’art de faire les plans.

L’une est purement technique, lorsqu’il ne s’agit que de lever le plan d’un édifice existant, et l’on y procède en relevant exactement les mesures des vides et des pleins. Si l’on entend encore par cet art, celui de réaliser la représentation des solides et de leur espace, par le moyen des lignes et des couleurs, cette sorte de procédé fort simple mérite à peine qu’on s’occupe de le décrire.

L’autre manière d’entendre et de considérer l’art de faire un plan, est beaucoup plus importante, car elle comprend la conception fondamentale d’un édifice, et ce qui, de la part de l’architecte, doit s’appeler la pensée, l’invention et le principe de la beauté des monuments.

C’est d’abord de la composition du plan que dépend le mérite, qui doit être, dans un édifice, le premier de tous, celui de l’utilité ; savoir : qu’il soit disposé en raison des besoins et des convenances qu’exige son usage. A cet égard, l’architecte habile est celui qui sait le mieux unir la commodité des services intérieurs, des dégagemens nécessaires, à une régularité toujours desirable ; cependant il y a un plaisir de symétrie, de correspondance uniforme entre toutes les parties d’un plan, auquel on doit se garder de tout sacrifier. Très-souvent cette symétrie, qui est un agrément pour l’œil, quand on regarde un plan, sera de nul effet dans l’élévation. Autant on doit y rester fidèle quand rien ne s’y oppose, autant il est du devoir d’y renoncer, pour satisfaire à l’obligation première de toute composition, celle d’être en rapport avec les besoins et l’emploi de l’édifice.

Il y a dans la composition du plan d’un monument, un mérite d’un autre genre, et qui s’adresse surtout à l’esprit et au goût, c’est celui du parti général, d’où dépendront la forme de l’édifice, son caractère, et ce qu’on doit appeler sa physionomie particulière.

Ce mérite dépendra, avant tout, de la forme que l’architecte adoptera dans son plan. Une figure circulaire donnera une toute autre idée d’un édifice, que ne le fera la figure quadrangulaire. Il y a quelque chose de contradictoire dans certains plans qui présentent pour l’entrée principale d’un monument, et eu avant de la façade, une partie convexe. Celle forme repousse au lieu d’inviter. Il dépend encore des données principales du plan, de l’emploi plus ou moins multiplié des colonnes, des masses plus ou moins solides, de caractériser l’édifice, en faisant connoitre que de semblables dispositions sont en rapport avec tels ou usages.

Le plan d’un édifice est ce qui détermine son élévation, et lorsque ce plan a été bien conçu, il doit en résulter aussi dans les masses qui s’élèveront dessus, un aspect agréable, par la seule corrélation que l’esprit y aperçoit.

Généralement, c’est la simplicité du plan qui donne de la simplicité à l’élévation, et du simple naît toujours le grand. Un plan découpé, contourné, produit une multiplicité de ressauts, de formes fausses, de lignes interrompues, qui rapetissent par trop de détails l’effet de l’architecture.

Le grand effet des temples des Grecs, provient de l’extrême simplicité de leurs plans.

Dans la partie didactique de l’architecture,